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Le Blog de Patrice!
2 juillet 2006

Il se roulait nu dans l'herbe enlaçant un labrador brun obèse

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Hier, lors des coupures publicitaires de Stargate, je regardais Tout le monde en parle.

Stargate SG1: L'épisode d'hier soir était consacré à une machine créée par un extra-terrestre très évolué qui a « déphasé » le commandant Samantha Carter, le colonel Mitchell puis le Dr. Jackson dans une autre dimension: ils vivaient dans le même monde que les autres mais ils ne pouvaient être vus ni communiquer d'une quelconque façon avec les êtres restés dans leur dimension d'origine.

Comme d'habitude, l'extra-terrestre en question se révèle être un personnage de mythologie, Merlin l'enchanteur. Cela questionne la place de la science dans cette série, elle y est un centre nébuleux qui mêle la mystique à la physique, le magique et le scientifique dans ce qui se présente tout à la fois comme une opposition et une contradiction.

L'histoire du feuilleton se base sur une dichotomie entre le mauvais, c'est à dire le merveilleux, le magique, le divin et le juste, le scientifique, le rationnel et le pédagogique. Le divin impose sa manifestation par une pyrotechnie surnaturelle tandis que le scientifique explique sa règle par une symbolisation du monde. Seulement ces deux principes ne se valent pas, car les dieux ne seront jamais que de faux-dieux – terme employé pour désigner les extra-terrestres ennemis des humains -, des tyrans que la maîtrise du monde par la science élève aux yeux des autres pour mieux asseoir leur domination, le faux-dieu obscurcit le rapport au réel dans ses manifestations; mais après tout, la puissance du tyran ne vient que de la perfection de son rapport symbolique au monde: deux usages, donc, d'un même pouvoir. La question de faux dieu pose celle de dieu: Stargate est-il un feuilleton qui pose une posture résolument antireligieuse comme il semble le faire, démontant le surnaturel de chaque manifestation du monde positif? Plutôt qu'une critique antireligieuse sur le thème habituel  du « l'homme fait dieu, et non dieu fait l'homme » (Feuerbach) - ce qui se traduit dans la série par une insistance toute particulière sur le pouvoir de transfiguration du regard, c'est la vénération par les humains de l'extra-terrestre qui fait de lui un dieu – c'est une critique qui ne se fonde que sur la mythologie hérétique, démons, dieux de panthéons divers, et qui en reprend certains traits – on peut penser à la hiérarchie démoniaque précise de la démonologie qu'on retrouve transposée comme dimension politique (politique comme quête du pouvoir et non comme gouvernement) dans Stargate (les espèces extra-terrestres, leurs pouvoirs respectifs, les traités qui les unit, les grades qu'ils occupent, les puissances qu'ils invoquent, les armées qu'ils commandent) -, la spiritualité religieuse est au contraire exaltée. Stargate s'affirme tout à la fois critique des idoles, des superstitions - finalement, de la « religion religieuse » (pour reprendre l'expression de « politique politicienne ») - et champion de la spiritualité. Présente chez tous les êtres des autres planètes que la Terre, la spiritualité est souvent signifiée par une posture méditative, introspective, ouvrant l'humain hors de lui-même. C'est une pratique positive, elle aide à mieux vivre, à s'ouvrir, à comprendre, voir en soi ouvre les yeux sur l'extérieur. La spiritualité est inévitablement couplée au rituel: cette pratique ne se fait pas au hasard, c'est individuel, mais cela n'exclut pas le lien au groupe, ou plutôt à la généalogie, elle est codifiée, il s'agit de dire certains mots, de respecter un certain décor. Coupler la spiritualité au rituel ancestral (tente en peau de bête, bougies, encens sont nécessaires à l'accomplissement de la méditation) propose ici une nostalgie paradoxale – après tout la modernité a apporté aux hommes un rapport rationnel et non magique au monde – qui tend à faire regretter l'absence de spiritualité de notre civilisation et son isolement générationnel.

Mais après tout, la science n'est-elle pas merveilleuse dans Stargate? Peut-on considérer que le mouvement est inverse: plutôt qu'une science qui décrédibilise les légendes que seuls les niais que la science n'a pas éveillés croient, Stargate présente une science qui se nourrit de la légende. Le colonel Carter, la scientifique prodige de l'équipe, est une magicienne; lorsqu'elle fait voeu de pédagogie, lorsqu'elle explique pourquoi le monde est tel qu'il est, lorsqu'elle cite des physiciens, elle se confine finalement à psalmodier de l'abstrus, des mots de pouvoir, ses équations sont autant de runes et ses physiciens autant d'alchimistes dont l'évocation est indéchiffrable. Les machines qu'elle prend aux civilisations extraterrestres sont des objets magiques qu'elle fait « fonctionner », et ceux-ci se manifestent magiquement, ils rendent invisibles, détruisent des planètes, permettent de se déplacer en un instant d'un bout à l'autre de l'univers, permettent d'aller plus vite, d'avoir plus de force, de voir partout et de se manifester partout. C'est d'ici que vient le problème de cette série, ce qui fait que finalement, l'objet magique des sauvages, pris comme une machine par les humains se révèle aux humains eux-même comme une machine magique: en effet, il s'agit d'anticipation, il s'agit d'imaginer ce que la science pourrait faire si elle était plus avancée qu'elle ne l'est et l'imagination a fait que cette science évoluée agisse comme la magie, elle fait l'impossible, l'inconcevable, elle exauce les rêves de puissance. C'est ici que réside la contradiction: le feuilleton propose de faire de la légende une émanation parasitaire de l'explication scientifique, mais la science qu'il propose est en réalité une pure génération du magique.

Tout le monde en parle: Thierry Ardisson recevait Bernard Tapie.

Ardisson: « Vous ne pensez pas que cette dépréciation des bleus c'est un peu le reflet de la France aujourd'hui: un pays qui n'a pas confiance en lui? » La France est une entité homogène est qualifiable: elle est contente, malheureuse, déprimée, excitée, on peut la prendre au corps , la bousculer. Les bleus sont le micro-reflet de cette entité gigantesque, chaque symptôme du corps de la France est observable, analysable à notre échelle: les bleus c'est la France, - et je fais ici un pot-pourri des différentes choses que j'ai pu entendre à ce propos – c'est une équipe qui pourrait gagner mais qui est handicapée par la main mise des anciens (analogie à un monde politique qui sentirait la naphtaline), c'est une équipe melting-pot où chacun peut s'intégrer (cette fois-ci les bleus sont le micro idéal social qu'il faudrait reproduire), les bleus n'ont pas confiance en eux alors qu'ils ont un grand potentiel, on se souvient encore de leurs jours de gloire (et là on atteint l'acmé de l'identification, on ne sait plus bien si ce sont les jours de gloire des bleus, de la France, des français).


PS: au début je voulais mettre un beau en photo, mais j'ai resisté

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Commentaires
A
After read blog topic's related post now I feel my research is almost completed. happy to see that.Thanks to share this brilliant matter.
V
Non je pense que non, pourquoi non ? Car je dit Non!
K
je viens d'entendre cette chanson.<br /> <br /> <br /> Mais, carthdefidelité, t'es plus en chemise blanche ??<br /> <br /> sois content d'avoir un tee shirt, comme ça tu pourras le garder .
C
javais jamais vu ribery jusqu'à aujourd'hui, il faisait la une du Republicain Lorrain (085 prix 8057 entrée), putain ce qu'il est beau!<br /> je vais me mettre à regarder le foot, comme toutes ces meufs trop belles qui regardent le foot "pour les cuisses des joueurs".<br /> <br /> tout a lheure il y avait deux bourgeoises moches, une mère et sa fille, 55 ans et 16 ans, les deux en noir et blanc, les cheveux teints en noir et plutôt dodues: la fille avait un pendentif DIOR (les lettres dior avec de faux diamants) et des habits D&G noir et blanc, la mere avait une espece de haut avec une forme "louche" noir et blanc, une horreur escada. Elles parlaient entre elles, elle avaient l'air complices, elles parlaient de garçon ou quelque chose de ce genre. Je leur ai débité mon BRAMS sans qu'elles me répondent une seule fois, mes formules de politesse standard sont restées sans réponse: plutôt qu'éprouver une bien naturelle rancoeur de caissière, j'ai eu pitié de ces deux femmes, qui m'innondaient de leur bêtise avec leur discussion complice, un de ces moments privilégiés qu'elles doivent considérer précieux, un moment d'intimité vomique. Je trouve ça positif: je n'ai pas encore vraiment intégré le fait que je suis caissière, malgré la façon ignoble dont le supermarché inscrit dans mon corps ma fonction (je parle de mon t shirt taille XL evidemment) et m'assujettit par mille petites dominations ridicules.
L
j'ai pas envie que les bleus soient la France, je veux pas être Ribéry dans ce micro idéal social mais quand même cette victoire c'est une belle revanche sur la vie, quand je pense qu'on disait que zidane était trop vieux, hou ça me donne envie de ratiboiser un champs de maïs, ce qui tombe plutôt bien
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